mardi 29 juillet 2008

Transports publics à Margarita


Les transports en commun, à Margarita, faut vraiment avoir envie: la chaleur y est indescriptible, les gens amassés comme des pilchards en multipacks, les arrêts fixes indéchiffrables à moins d'être natif du coin, la lenteur aussi exaspérante qu'une course de côte entre gastéropodes apathiques.
Comme nous le précise notre inégalable ami, il existe sur l'île plusieurs types de transports en commun:
Les minibus qui sillonnent l'île de part en part sont la principale cause des bouchons, de la pollution et du bruit. Hyperbondés, ils sont conduits par des malades mentaux qui jouent autant des coudes que de l'avertisseur et qui prennent les pueblos pour les lignes droites d'Indianapolis. Carburant à pas loin de 50 litres au cent de gasoil enrichi, ils soufflent leurs vapeurs nauséabondes partout où ils passent, et de préférence dans la gueule des piétons qui ont le malheur de se trouver à moins de 300 mètres. Rois de la route, ils s'arrêtent sans cesse au beau milieu de la chaussée pour laisser monter et descendre leur clientèle et bloquent la circulation dès qu'ils peuvent. Le coeur de Porlamar, la ville principale, est leur terrain de jeu privilégié: ils s'y retrouvent par dizaines et coincent tous les axes par leur présence agglutinée, ce qui est particulièrement pratique dans une cité où la majeure partie des rues sont à sens unique...
Bon, si on n'aime pas le bus on peut toujours prendre les taxis collectifs, qu'on appelle ici des por puestos, parce qu'on y loue sa place à l'unité. Si on n'apprécie pas trop la promiscuité locale, on peut les affrêter pour soi tout seul et ça devient alors un simple taxi, mais il faudra bien sûr payer pour toutes les places inoccupées. En fait, les por puestos, c'est rigolo: généralement, il s'agit de véhicules ayant connu au bas mot la guerre des Gaules et qui sont dans un état que deux fois sur trois il faut s’arrêter pour changer des bielles en cours de route. Ces voitures roulent, d’accord, mais faut avoir confiance: pare-brise explosés, carrosseries parties en vacances, châssis voilés, garnitures intérieures inexistantes, portes qui ne ferment pas, pneus usés à la corde, phares cassés, etc. Y a que le moteur et les freins qu’ont l’air de tourner pas trop mal. Le minimum vital. C'est d'ailleurs pour cette raison que les chauffeurs ne dépassent pas le 25 km à l’heure... En plus, comme y a pas de clim’ on a bien le temps de sentir la chaleur à travers les fenêtres et la tôle défoncée… Il n'est pas rare que sur un trajet il faille poireauter sur le bord de la route en attendant que le gugus répare sa chiotte, ou alors finir à pied ou encore tenter sa chance avec la voiture suivante. C'est une expérience...
Ici comme presque partout dans le monde, les transports publics se sentent une espèce de droit divin à faire ce qu’ils veulent, en particulier chier le monde; ils sont chez eux sur la route et les autres n’ont qu’à bien se tenir ! Dans le cas des por puestos, incontestablement les véhicules les plus dangereux du trafic, ça devient du délire généralisé… Eux, ils s’arrêtent n’importe où et n’importe comment pour faire monter et descendre leurs clients. Pas un arrêt fixe – ou alors il faut bien connaître l’endroit pour le savoir – pas un signe qui permette de deviner qu’ils vont s’arrêter, sauf si des gens font de grands gestes depuis le trottoir. Le pire, c’est que la plupart du temps leurs bagnoles ne sont pas identifiables, vu qu’ils devraient avoir des plaques jaunes de taxi mais que bien souvent ce sont des mecs qui biznessent avec leur propre bagnole et sans aucune autorisation. Donc pour les repérer, c’est pas la joie.
Pour les taxis standards, en revanche, on a généralement à faire à des koréanneries et des japoniaiseries, ce qui est bien dommage car ces vieilles amerloques – la plupart du temps des américaines des années 70 ou 80 – avaient bien de la gueule! Les chauffeurs conduisent souvent comme des Mad Max surchauffés à l'acide, ce qui permet de traverser toute l'île à la vitesse d'un Mig-35 par vent arrière. Par contre, les nids-de-poule et autres spécialités macadamesques typiquement vénézuéliennes seront particulièrement bien ressenties!
Dans tous les transports de l'île, exceptés les taxis sauvages, c'est-à-dire des privés qui embarquent du monde pour arrondir leurs fins de mois, les tarifs sont fixes, bien qu'il n'y ait aucun compteur dans les véhicules; ça vaut aussi pour les por puestos – Conseil si on ignore le tarif en vigueur: bien regarder les échanges de monnaie entre le conducteur et les clients. Depuis les hôtels, l'aéroport ou les centres commerciaux, les prix sont normalement affichés, mais méfiance tout de même à l'opportunisme légendaire du Vénézuélien moyen...
Good luck, folks !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quieres un consejo? regresa por donde viniste y no ensucies más nuestro país con tu presencia, cobarde, poca cosa.