lundi 21 juillet 2008

Respect des lois vénézuéliennes

La loi vénézuélienne interdit à tous les étrangers et ressortissants nationaux de critiquer les actions du gouvernement, sous peine de vives représailles, comme l'amende, l'emprisonnement ou l'expulsion. Dont acte.
Certains semblent donc avoir pris peur devant le danger de perdre leur place au paradis tropical le plus prisé des Caraïbes, et donc renvoient l'image la plus lisse possible de ce pays, certes bourré de qualités, mais aussi fâcheux que n'importe lequel autre dans le monde. Dommage... Si les premiers concernés, les expatriés, confrontés à la réalité locale mais qui bénéficient d'un regard extérieur, ne s'autorisent pas un peu de pince-fesses, qui le fera? Les Vénézuéliens ? On en doute ! Ici, tout est beau et tout le monde il est gentil; ça rappelle du Jean Yanne, l'humour en moins...
A peine s'autorisent-ils (les Vénézuéliens) quelques critiques du bout des lèvres du genre que oui, ils aiment un peu trop la fête, et que, surtout, c'est tout de la faute de ceux qui sont pas instruits, qu'entre eux ils appellent les monos, c'est-à-dire les singes! Pas grave, il suffit de venir se frotter aux autochtones pour réaliser la difficulté qu'il y a à évoluer dans un monde où seul le paraître a de l'importance. Les façades des maisons qui sont seules peintes, laissant le reste de l'habitation en friche, quand ce n'est pas pire, n'en sont-elles pas un parfait exemple?
L'opportunisme, le mensonge, le vol (plus ou moins aggravé), le racisme (demandez aux Indiens, aux Noirs et autres Chinois ce qu'ils en pensent), le manque chronique (et la plupart du temps volontaire) d'instruction et d'éducation – partant: d'hygiène, du culture et de politesse –, la corruption, le je-m'en-foutisme, l'irresponsabilité, l'incapacité à affronter les contrariétés – qui engendre l'ineffable fuite en avant du trop fameux "mañana" –, à fournir des efforts, à être curieux (essayez de leur faire manger autre chose que des empanadas), sont autant de facettes du réel vénézuélien (et surtout margariteño, convenons qu'ailleurs la situation est généralement meilleure) qu'il convient de cacher sous le tapis... C'est qu'il faut vendre l'île, le pays, la destination. Notre survie en ces lieux est à ce prix, quitte à fermer sa gueule sur tout le reste. Ouaip...
Les Vénézuéliens sont des gens charmants. Bourrés de gentillesse et de sympathie. Leur pays est beau, très beau. Leur gouvernement est plein de bonnes intentions et a déjà changé pas mal de choses. Oui. Et il faut respecter ses lois. C'est l'évidence. Et puis fermer sa gueule, aussi. Et ne pas prononcer certains mots. Ne pas être ordurier. Ni non plus grossier. Ne pas être méchant avec les gens. Ne pas faire pipi dans les coins. Peut-être aussi devenir un peu catholique. C'est mieux pour la paix des ménages.
Voilà, on a fait le tour, non?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bonne vision... On en mangerait tous les jours!