jeudi 17 juillet 2008

Campagne écologique à Margarita


«La Isla es tu casa ¡cuídala!»
Voici le nouveau slogan de la dernière campagne de nettoyage de l'île. Parce qu'il faut dire que pour un paradis, Margarita fait plutôt triste figure et aurait davantage des allures de décharge publique que de "perle des Caraïbes". Partout, dans les espaces publics mais aussi dans les enceintes privées, autour des maisons ou sur les plages, s'amoncellent des bouteilles vides, des paquets de chips, des ordures et des déchets. La chose n'est d'ailleurs pas limitée à la seule île de Margarita, mais c'est peut-être un peu plus marqué ici qu'ailleurs au Venezuela étant donné le laxisme légendaire et le sinistre manque d'éducation des insulaires.
Margarita est donc un sorte de grand container à ciel ouvert de déchets et cette nouvelle campagne est la bienvenue. Pourtant, au vu des habitudes indigènes on peut fortement douter de sa future efficacité. Il ne s'agit pas ici de saper d'avance le beau et désintéressé moral des troupes, mais de tempérer les sauts de joie de certains, qui n'ont pas totalement saisi que jeter ses déchets par la fenêtre de la voiture ou sur le patio même de sa maisonnette était si profondément ancré dans les moeurs vénézuéliennes qu'il y a (malheureusement) fort à parier que la démarche s'apparentera plus à un emplâtre sur une jambe de bois qu'à une réelle prise de conscience.
Notons tout de même que le phénomène n'est pas propre au Venezuela et que de très nombreux pays "en voie de développement" (ça fait mieux que du "tiers-monde") connaissent ce genre de situations, probablement plus liées au niveau d'éducation qu'à un éventuel déficit génétique.
Ceci étant dit, la problématique renvoie à celle, plus générale, des réformes et des efforts engagés par le gouvernement de Chávez, qui sont probablement plus destinés à s'enliser dans la formidable force d'inertie du peuple vénézuélien qu'à modifier un paysage de plus en plus sombre... 

Aucun commentaire: