mardi 10 février 2009

Un lecteur me pose des questions

Bonjour Io-io,
Voici mes ch'tites réponses, mais y peut y avoir de légères lacunes, mais je faire au mieux.

- Connaissez vous quelles sont les procédures légales à suivre pour les étrangers pour s'y installer à long terme ?
>Les ambassades ne te vendront que des visas, qui sont par définition temporaires, qu'ils soient émis au Canada au Panama ou au Kamtchatka. La loi, c'est un Transeúnte par an renouvelable 4 fois; après c'est la résidouille. En théorie du moins. Par conséquent, mieux vaudra entamer des démarches légales, c'est-à-dire se pointer à l'ONIDEX de Caracas, faire des plombes de queue et s'entendre dire que désolé, mais y a pas ! Au final, tu feras comme tout le monde: t'achèteras une "Résidence" – bricolée par un quelconque contact qui fera propre sur lui –, qui sera légale, te coûtera 5 millions de bolos au taux du jour (plus ou moins 1000$ US) et ne sera pas inscrite dans le système. Et pis au premier contrôle sérieux (de plus en plus nombreux aux aéroports), crac dedans! Tu finiras au gnouf ou, au mieux, en voiture Simone pour la Transylvanie et sans toucher de prime en passant par le Start. Good luck. Reste l'astuce du tampon "entrée-sortie" à l'aéroport, qui te redonne un droit de résidence touristique de 3 mois, mais qui coûte 300'000 bolos chaque fois et qui reste "limite" vu que le séjour total dans le pays sera de toute façon dépassé; un tâtillon ne manquera pas de te le faire remarquer à coup de bakchich.
- Comment c'est le niveau de la vie en général sur l'île et surtout comment un étranger puisse s'adapter à long terme ?
>Ici comme partout, un étranger puisse s'adapter avec un minimum d'efforts personnels, mais il faudra qu'il accepte les coupures de courants, le rationnement d'eau, les voleurs et les menteurs, le bruit, la saleté et l'inefficacité. Sinon, le reste, ça va.
- Je parle le roumain, le français et l'anglais et..sûrement, en quelques mois je me débrouillerai apprendre un peu d'espagnole aussi
>Cool, un expat de plus qui vient sans l'espingouin... Arnaques et profit en vue, ça va rigoler au pays!
- Quelles sont les démarches pour acheter une propriété (maison, appartement):
>NE PAS s'enregistrer auprès du fisc et du cadastre vénézueliens, il sera toujours temps de le faire au moment de la revente du bien immobilier. Sinon, comme partout, ils t'ont dans le colimateur (visite surprise de la flicaille pas exclue sous quelque prétexte financièrement exploitable) et accessoirement, ça douille en impôts! Evite toute agence immo, c'est des escrocs et ils vendent ce qui n'est pas parti par le bouche à oreille, le moyen le plus adapté à la mentalité locale. Attention aux avocats, tous véreux, et à la notaria, le plus souvent de mèche avec ces derniers.
- Un étranger, s'il a besoin d'un crédit hypothécaire au Venézuela, peut-il l'obtenir sur place avec les banques locales ? 
>Non, si t'as pas de tunes, reste chez toi. Conseil d'ami.
- Le coût d'une assurance maison ? 
>Evite un max les assurances; plus qu'ailleurs, au moment de rembourser les dégâts tu pigeras pourquoi. Pour la maison, le mieux est encore le Rottweiler; ça bouffe un peu de pain, mais ça tombe pas en panne à la moindre coupure de courant et surtout les autochtones paniquent à la vue d'un simple bichon. Donc effet garanti. Pour la bagnole, le mieux est de parler la langue... et de savoir s'en servir!
- Peut-on apporter notre voiture avec nous ? 
>Sans problème, suffit de la foutre dans un container. Mais après, faut savoir: l'importation de toute voiture d'occasion est prohibée dans le pays, sauf si t'es déjà Résident et que tu as officiellement passé au moins 10 mois à l'étranger. Du neuf, on peut faire venir, mais faudra payer les taxes comme une importation normale, et ça crache. Mais si tu veux vraiment venir avec ta Traban, no probs: t'as le choix à la rentrer comme touriste, valable trois mois, pis après de te démerder de la faire "injecter" dans le système par un bon contact. Sinon, tu peux le faire légalement en utilisant le quota de chaque Résident qui revient au pays et qui peut prendre avec lui UN véhicule usagé. Tampons et tout le bataclan, mais en trouvant une poire qui joue le jeu, ça le fera. Après, faudra l'immatriculer, et ça c'est encore un autre morcif! Dans l'île, le régime "puerto libre" fait que si tu as des plaques locales tu pourras pas revendre ta chiotte d'ici 3 ans et qu'il faudra la faire pointer tous les ans pour prouver qu'elle n'est pas sortie de l'île. Le mieux, bien sûr, ce sera de mettre des plaques "nationales".
-L'état générale du système routier sur l'île ? 
>Ouaaahhh, la méchante blague !
- Le système judiciaire et bureaucratique, police, etc ? est-il juste ou corrompu ? 
>Oui, on peut beaucoup dans la légalité, mais faut quand même avouer que plus corrompu qu'ici, c'est dur à trouver...
- La sécurité en général sur l'île (pour les etrangers) ? 
>A part les séquestres express, les vols à l'arraché, les visites impromptues de domicile, les escroqueries à la carte de crédit, les vols à l'opportunisme, à l'astuce et autres rigoleries, c'est plutôt pépère.
J'espère avoir répondu à tes questions, mais le mieux c'est encore que tu te fendes d'un bifton d'avion pour venir voir sur place. Je sais bien qu'on est au pays des feignasses, mais faudrait pas trop pousser mémé dans les orties...
Allez, salut chez toi et force pas trop sur la gnôle, because c'est pas ici que tu décrocheras.

PS
Je sais pas vous, mais moi je trouve que Notre ami s'est bien amélioré... Moins de salades... Comme quoi le pastiche a parfois du bon: ça pousse à enfiler 7 fois ses doigts dans le clavier avant de raconter des bobards, sous peine de se faire brocarder par un imbécile aux aguets...

samedi 7 février 2009

Enmienda, les Vénézueliens aux urnes

Fut un temps ou quelque gouailleuse belge entonnait un ineffable "j'voudrais bien-ouin-ouin-ouin... mais j'peux point-ouint-ouint-ouint"...
Ceci pour dire que là, non vraiment, le Pasticheur de ces dames jette l'éponge... Y a quand même une limite à ce qui est publiable ou non, même sous forme de billevesées abyssales, d'aberrations rigolardeuses et de calembredaines saucissonesques... 
Le SI, le NO, le fonds et la faurme, les fôtes d'orthografes et de sintakse en sus, laisseraient pantois n'importe quel accrobate liryque un tant soit peux conserné par la sémantique et désireut, même furtivemant, de laisser un message intailligible à les ceusses que la situation politique vénézuélienne interpèle.
Dontte akte et bon week.
PS
Ceux qui n'ont pas suivi n'ont qu'à se ressourcer le bulbe à l'incomparable billet de notre concurrent et néanmoins ami Joe-Les-Babouches.

jeudi 5 février 2009

Carnaval et Semana Santa à Margarita


Le carnaval, comme tous les ans à Margarita, se rapprochera plus d'un rassemblement de pingouins endimanchés que d'un élan festif type Rio de Janeiro. C'est qu'ici, dans la fête comme dans tout le reste, on est au royaume de l'à-peu près, au pays des glandus et des gougniaffiers. Le résultat est un mélange dilettante de costumes mal cousus, de chars bricolés à la mords-moi l'nœud, de fanfares qui jouent aussi juste qu'un troupeau de bisons est leste et gracieux. Les petits majorettes lâchent maladroitement leur bâton à tous les coins de rue, les cuivres rivalisent d'agressivité avec les alarmes auto et les décors en papier mâché se font la malle au moindre souffle... Mais les gens sont contents, la bière coule à flots – comme le reste du temps d'ailleurs – et le climat est généreux. Ceci étant, le touriste qui débarque là au milieu risque d'être assez surpris par le niveau de la prestation, qui ferait bien piètre figure face aux réjouissances sylvestres de Moche-les-Grands-Clapiers !
Bien sûr, toute l'île participe à l'événement mais il n'existe pas de carnaval centralisé, juste une mosaïque de fiestas locales dont celle de la Blanquilla, qui est la plus réputée (contrairement à ce que prétendent certains de ceux qui ne sortent guère de leur espace protégé). Là, une escouade de zozos peinturlurés défilent à la nuit tombée devant un parterre d'imbibés et de familles qui promènent leurs asticots en pissant sous la lune. Les bouchons automobiles et les fritures pas fraîches engazent les narines, les klaxons, les alarmes et les dissonances fanfareuses vrillent les tympans, tandis que la caravane passe avec sa tripotée de chars décorés aux couleurs de la bière Polar et de gamines qui lèvent bien haut les cuisses pour au cas où on n'aurait pas encore pigé que putain elles sont bonnes dans ce pays!

Bon séjour quand même et crachez pas trop dans la soupe, ça fait des envieux.